France: La France, terre fertile pour le développement de l’innovation.
(La France est à pied d’oeuvre en matière d’innovation dans les secteurs industriels à la pointe, comme l’industrie pharmaceutique, le bio ou encore le BTP). (Shutterstock)
Appels à projets du plan d’investissement France 2030, crédit d’impôt recherche… Grâce à divers dispositifs mis en place par les pouvoirs publics, l’Hexagone soutient de mieux en mieux les entreprises innovantes et ambitionne de se positionner comme « le leader du monde de demain ».
« La France est un terreau pour le développement de l’innovation », assure Bruno Bonnell, l’actuel secrétaire général pour l’investissement chargé de France 2030. Le multi-entrepreneur de la tech et du numérique, à qui l’on doit notamment la création d’Infogrames et de Robopolis, de développer le fond de sa pensée : « La France est, aujourd’hui, une terre fertile en matière d’ accompagnement de l’Etat pour les entreprises innovantes. »
En contrepartie, les pouvoirs publics se montrent « excessivement sélectifs », précise l’ancien député du Rhône. Ce qui permet aux entrepreneurs, contrairement aux Etats-Unis, « de garder le contrôle sur leur innovation et leur entreprise ». Sous l’autorité de la Première ministre, Elisabeth Borne, le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) a pour mission « d’assurer la cohérence et le suivi de la politique d’investissement de l’Etat à travers le déploiement du plan France 2030 ».
Innovation dirigée
Doté d’une enveloppe globale de 54 milliards d’euros, France 2030 vise à transformer durablement des secteurs clés de l’économie française comme la santé, l’alimentation, l’agriculture, l’hydrogène, les transports, les technologies numériques ou encore le spatial, grâce à l’innovation technologique, l’industrialisation, la recherche et la formation. Un plan d’accompagnement pour une innovation « dirigée et écosystémique », insiste Bruno Bonnell, avec pour feuille de route, celle fixée par le président de la République, Emmanuel Macron, lors du lancement de France 2030 , à l’automne 2021 : positionner la France en tant que « leader du monde de demain. » Ni plus, ni moins.
Au METI, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire, Frédéric Coirier, son coprésident, plaide, lui, pour ne pas oublier, en chemin, les initiatives émanant du terrain, « si on veut que l’accompagnement de l’innovation réponde véritablement aux besoins des entreprises ». Le PDG du groupe Poujoulat insiste : « Il faut garder cela agile, simple, ouvert. A la manière de ce qui a été très bien réussi avec France Relance au sortir de la crise sanitaire, lorsqu’on a montré que, en partant des projets concrets, des initiatives locales, de questions très opérationnelles, cela pouvait être efficace. » Avec une dynamique d’investissement de +42 % au premier semestre 2021.
Résultat : on n’a jamais autant parlé d’innovations et de technologies qu’aujourd’hui en France. Avec parmi les secteurs industriels à la pointe « le bio, le pharma, mais aussi les mobilités ou encore le BTP avec de plus en plus de matériaux biosourcés », souligne au METI, son délégué général, Alexandre Montay.
« Ces dernières années, on a fait d’énormes progrès en matière d’accompagnement de l’innovation », constate Jérôme Billé, le délégué général de France Innovation. Avec près de 500 membres, cette association professionnelle, fondée en 2018 et pilotée par l’Association des sociétés de recherche sous contrat (ASRC), représente et assure la promotion d’entreprises innovantes.
Un nombre impressionnant de dispositifs
Comparé aux autres pays, notamment européens, l’Hexagone compte une panoplie pertinente de dispositifs. Jérôme Billé d’en détailler les principaux : « Crédit impôt recherche-innovation , appel à projets France 2030, etc. » Alexandre Montay, au METI, souligne la difficulté, parfois, pour les entreprises de s’y retrouver dans les différents dispositifs, de faire le tri ou encore « de réussir à sourcer les innovations et les technologies utiles pour elles ».
Et, globalement, « cela fonctionne ! » insiste Jérôme Billé, qui n’oublie pas non plus de mentionner l’apport des régions, et de mettre en avant « la force de frappe des opérateurs comme Bpifrance, l’Ademe ou l’ANR », pour accompagner les entreprises en complément de leurs levées de fonds privés.
Le délégué général de France Innovation constate que la puissance publique est aujourd’hui devenue indispensable pour l’innovation. « Car les investisseurs privés rechignent souvent à investir en l’absence de preuve de concept ou lors de l’industrialisation. » Un « coup de pouce » bienvenu, sans lequel de nombreux projets technologiques ne verraient d’ailleurs, selon lui, jamais le jour. Un écosystème également très structurant car, poursuit-il, « cela oblige, notamment les start-up, à coucher sur le papier leur projet, à élaborer une feuille de route. »
Ecosystèmes territoriaux et fertilisation croisée
L’avenir ? Au METI, Frédéric Coirier l’envisage dans les territoires. Pour garder le même « rythme rapide d’innovations », il conviendra, selon lui, de continuer à travailler « en écosystèmes territoriaux, et de continuer ainsi à développer les relations entre entreprises, universités, filières professionnelles et technologiques ». Jérôme Billé table, quant à lui, sur l’apport de « la fertilisation croisée » entre acteurs, qui consiste à appliquer les innovations ou technologies d’un secteur à un autre, afin d’en tirer le meilleur.
Du côté des pouvoirs publics, c’est bien pour répondre à ces différents enjeux, s’inscrire dans les territoires, continuer à simplifier les démarches, ou encore encourager les initiatives sur le terrain, qu’ont commencé à être installés, depuis début avril 2023, dans les départements, des sous-préfets France 2030.
Les investisseurs privés rechignent souvent à investir en l’absence de preuve de concept ou lors de l’industrialisation.
Jérôme Billé Directeur général de France Innovation
Bruno Bonnell détaille leur feuille de route : « Accompagner les entreprises désireuses d’innover, notamment leur permettre d’identifier les aides dont elles peuvent bénéficier et les interlocuteurs utiles au sein des services déconcentrés de l’Etat. » Un secrétaire général à l’investissement, qui se définit lui-même aujourd’hui comme « un pépiniériste de l’innovation », avec une foule de jeunes pousses à faire grandir, passer à l’échelle, afin d’obtenir « une forêt d’entreprises innovantes ».
Réindustrialisation
Il promet, pour y arriver, vouloir continuer à « stimuler, favoriser, accompagner, simplifier le parcours des innovateurs, de la recherche fondamentale jusqu’à l’installation de la première usine ». Et d’espérer ainsi que l’innovation pourra irriguer toute l’économie et favoriser la réindustrialisation du pays.
Le secrétaire général à l’investissement en appelle, pour cela, à une forme de « patriotisme français et européen » de la part des entrepreneurs. Et leur rappelle l’essence même de l’innovation : « Apporter des solutions aux transformations et aux demandes de la société. »
source: https://www.lesechos.fr/thema/articles/la-france-terre-fertile-pour-le-developpement-de-linnovation-1943443
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