Europe: Climat, sécurité, innovation,les ambitions spatiales de l’Europe.
(Dans la continuité de l’Agenda 2025, le directeur général de l’Agence spatiale européenne, Josef Aschbacher, a élaboré la stratégie 2040 avec les Etats membres). (ESA)
Avec sa stratégie 2040, l’ESA ambitionne de placer l’Europe au centre de l’économie spatiale. Observation climatique, communications sécurisées et innovation technologique sont au coeur de cette feuille de route, soutenue par des programmes phares comme Copernicus et IRIS2.
Elaborée avec les Etats membres, la stratégie 2040 de l’Agence spatiale européenne (ESA), présentée le 20 mars dernier, dessine les contours d’une Europe spatiale plus autonome et plus forte. Son directeur général, Josef Aschbacher, la décrypte pour « Les Echos ». Au menu : protection de la planète et du climat, communications sécurisées et résilientes, indépendance technologique et croissance économique.
Copernicus est le plus grand programme d’observation de la Terre, fournissant quotidiennement 350 téraoctets de données mondiales. Il surveille le climat (températures, gaz à effet de serre, océans, etc.), gère les catastrophes naturelles (inondations, feux de forêt, tempêtes) et aide dans divers domaines comme l’agriculture, la foresterie, l’urbanisme, les énergies renouvelables, la santé publique et la sécurité. Il mesure également l’élévation du niveau de la mer grâce au satellite Sentinel-6 Michael Freilich.
Garantir l’indépendance européenne
Autre pilier de la stratégie 2040, la souveraineté technologique de l’Europe. « Pour la renforcer, l’ESA mise ainsi sur IRIS2 (Infrastructure for Resilience, Interconnectivity and Security by Satellite), une nouvelle génération de satellites conçue pour des communications sécurisées et résilientes, et sur ERS, (European Resilience from Space). Ce nouveau programme de l’ESA, qui fournira des données de haute résolution pour la gestion des crises et la sécurité, est développé avec la Commission européenne », explique Josef Aschbacher.
350
téraoctets C’est la quantité de données que distribue chaque jour Copernicus à ses abonnés.
Dans cette perspective, les lanceurs Ariane 6 et Vega-C stabilisent l’accès européen à l’espace, tandis que le programme European Launcher Challenge, une compétition pour développer des microlanceurs européens, veut stimuler l’émergence de nouveaux lanceurs compétitifs et indépendants pour satellites légers (CubeSats, nanosats, etc.).
Miser sur les start-up
Avec plus de 1.800 start-up incubées, dont The Exploration Company ou Aldoria, et un investissement public pesant 10 % du marché spatial mondial dans l’espace, l’ESA veut accélérer l’innovation avec le réseau des investisseurs (ESA Investor Network), qui regroupe 70 membres, et avec des partenariats public-privé.
Le LEO Cargo Return Service en est un exemple emblématique : un investissement public de 25 millions d’euros a permis de lever 150 millions d’euros privés. « Ce modèle de cofinancement offre un puissant effet multiplicateur », souligne Josef Aschbacher.
Exploration et inspiration : préparer le futur
Sur le volet de l’exploration scientifique et spatiale, l’agence poursuit ses missions Juice (les lunes glacées de Jupiter), Euclid (cartographier l’univers à grande échelle, étude de l’énergie noire) et sa participation au James-Webb Space Telescope.
Sans oublier ses collaborations avec la NASA pour l’exploration lunaire et martienne. Par ailleurs, plus de 170 acteurs soutiennent déjà la charte « Zéro débris » lancée par l’ESA, qui vise à éliminer les nouveaux débris spatiaux en orbite après 2030. Objectif : préserver l’environnement orbital ainsi que la sécurité spatiale.
source: https://www.lesechos.fr/thema/articles/climat-securite-innovation-les-ambitions-spatiales-de-leurope-2170939
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