Aveyron: « Nous développons des technologies de pointe » en Aveyron, C3RB, le partenaire informatique des bibliothèques.
(Emmanuelle Appriou est directrice de C3RB depuis 2007).
« Inspiré par le métier, propulsé par la technologie, conçu par des humains usagers », telle est la promesse d’Orphée, le logiciel leader des médiathèques développé par l’entreprise aveyronnaise installée à La Loubière depuis 2017 et qui fêtera ses 35 ans l’année prochaine.
« C3RB Informatique a été fondée en région parisienne, en 1990, par Casimir Cerles, qui en est aujourd’hui le président et principal actionnaire. En 1999, la société a déménagé près de l’A75, à Marvejols, en Lozère, tout en conservant une agence à Paris. À la fin des années 2000, l’entreprise s’était bien développée, elle était passée de sept à une vingtaine de salariés et avait atteint un seuil en termes de personnels. Deux options s’offraient à nous : déménager à Toulouse ou à Rodez. Nous avons opté pour l’Aveyron, en nous installant dans des locaux à Onet-le-Château, d’abord, puis en faisant construire un bâtiment de 900 m2 à La Loubière en 2017. Nous avons atteint un nouveau palier avec 48 collaborateurs. C’est une belle croissance pour une entreprise comme la nôtre qui travaille dans un secteur de niche », se félicite Emmanuelle Appriou, devenue directrice de C3RB Informatique en 2007 après avoir intégré l’entreprise en 1998 comme chef de projet formatrice.
Orphée, un logiciel à la pointe
C3RB propose des solutions de gestion, de communication, de diffusion et de valorisation de fonds documentaires. Ses clients : des centres de documentation tels que bibliothèques, archives, musées, conservatoires, mais aussi cabinets d’avocats et laboratoires. »Grâce à notre logiciel Orphée, qui est une plateforme multiproduits et services déclinés en plusieurs dimensions adaptées à la taille de la structure, nous gérons le fonds matériel, les ressources numériques et les interfaces usagers (portail documentaire et application mobile Ma Bibli) qui permettent de suivre les prêts, d’envoyer des relances, de s’inscrire à des animations, etc. C’est assez complexe car derrière un titre d’ouvrage, il y a plusieurs éditions. Nous devons faire des correspondances pour que l’usager obtienne un résultat de recherche complet et pertinent, que ce soit pour des documents physiques dans les rayonnages de la bibliothèque ou des documents numériques en ligne », explique Emmanuelle Appriou.
Des clients dans toute la France
Ses équipes suivent les projets de A à Z en travaillant par pôles : conception et développement, commercialisation, chefferie de projets, personnalisation, conversion de données, déploiement sur les serveurs, formation à l’outil et maintenance. »Pour une petite bibliothèque en zone rurale, le projet dure environ un mois, mais pour de grandes agglomérations comme les médiathèques de l’agglomération de Saint-Nazaire, le réseau de bibliothèques de Grand Besançon Métropole, ou pour des bibliothèques départementales de prêt comme les médiathèques aveyronnaises ou la médiathèque départementale du Nord qui regroupe 340 bibliothèques, il faut compter un an de travail. L’installation ou le changement de logiciel est souvent l’occasion d’enrichir le catalogue, d’ajouter les photos des jaquettes et des quatrièmes de couvertures, d’ajouter des liens… autant d’éléments à implémenter et paramétrer », détaille la directrice de C3RB. Cette année, l’entreprise planche sur le projet de la métropole européenne de Lille qui compte plus d’un million de notices documentaires.
« Le monde rural, nous y sommes depuis longtemps »
« Notre hébergeur FullSave est à Toulouse. Nous n’avons pas attendu la RSE (responsabilité sociétale des entreprises, NDLR) pour jouer la carte du local, lance Emmanuelle Appriou. Le monde rural, nous y sommes depuis longtemps. Cela a ses avantages et ses inconvénients. Dans une grande ville, les entreprises sont moins dépendantes des politiques de territoire car il y a déjà les infrastructures. En zone rurale, il faut combler les manques, trouver des solutions pour tout : les transports avec la raréfaction voire la suppression des lignes aériennes et ferroviaires, les recrutements en proposant du télétravail, de l’hébergement, etc. Il faut être agile, en particulier au niveau des ressources humaines. Nous soignons particulièrement le parcours d’intégration des nouveaux embauchés. »
Dans son nouveau bâtiment, C3RB a tout prévu pour offrir des bonnes conditions de travail à ses collaborateurs : trois salles dédiées au temps de café, de pause et de restauration, des douches pour celles et ceux qui font du sport pendant la pause méridienne, et deux studios pour loger les salariés de passage au siège.
« Loin de l’image vieillote des bibliothèques »
Des équipements et une philosophie dont Emmanuelle Appriou s’est inspirée en visitant des entreprises de la Silicon Valley lors de son déplacement à San Francisco en 2018 dans le cadre d’une mission économique de veille technologique organisée par CCI et la région Occitanie. Elle va d’ailleurs prochainement repartir dans ce cadre, en direction du Japon cette fois. En attendant, elle tient à préciser : »Nous sommes très loin de l’image vieillotte que l’on peut avoir des bibliothèques. Nous développons des technologies de pointe et assurons une veille permanente pour être toujours dans l’innovation. Nos équipes travaillent notamment sur l’intelligence artificielle et la géolocalisation de manière que demain, les références des bibliothèques locales puissent remonter dans les résultats des recherches Google aux côtés d’Amazon ou de la Fnac. »
Lorsqu’on interroge Emmanuelle Appriou sur les projets de C3RB, elle dit vouloir diversifier la clientèle et l’offre en proposant de la gestion documentaire et confie : »Nous commençons à regarder le marché étranger, nous nous sentons mûrs. »
En chiffres
4 000. C’est le nombre de clients de C3RB répartis sur l’ensemble du territoire français. Sur les 90 départements qui disposent d’une bibliothèque départementale, C3RB en équipe 69. « Quand nous avons commencé, nous avions beaucoup de concurrents, notamment américains, que nous avons fait partir. Ils vendaient des produits standards alors que nous faisons du sur-mesure pour répondre aux besoins de nos clients. Aujourd’hui, nous avons un concurrent de taille équivalent à la nôtre et quatre ou cinq concurrents plus petits », indique Emmanuelle Appriou. En 2023, C3RB a réalisé un chiffre d’affaires de 6 M€.
48. C’est le nombre de salariés employé par C3RB. L’entreprise a fermé son agence à Lyon suite à la suppression de la ligne aérienne depuis Rodez et à la crise Covid. La mobilité, le télétravail et la visioconférence s’étant développés, l’entreprise a désormais des collaborateurs dans différentes villes : Rennes, Bordeaux, Montpellier, Cahors, Montauban, Villefranche-de-Rouergue… qui viennent régulièrement au siège, notamment pour les séminaires organisés deux fois par an.
OccitanieTech