12 juin 2023 Commentaires fermés

Pyrénées-Orientales: Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales, les solutions des start-ups d’Occitanie pour l’avenir de la gestion de l’eau.

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(Le pôle Aqua-Valley représente les acteurs de l’eau dans tout le sud de la France, et a invité les start-ups les plus innovantes au Forum des Solutions Eau)

 

Les acteurs de l’eau ont exposé leurs solutions les plus novatrices à Canet-en-Roussillon ce mercredi 7 juin 2023, à l’occasion d’un forum organisé par la préfecture des Pyrénées-Orientales. Traitement des eaux usées par « osmose inverse », dispositifs de prévention des proliférations microbiennes, ou partage équitable de l’eau d’irrigation grâce à l’intelligence artificielle : voici un panorama des savoir-faire pour penser l’utilisation de l’eau de demain.

Faire de la crise un tremplin pour l’innovation. Tel est le pari de Rodrigue Furcy, préfet des Pyrénées-Orientales, qui a convié l’ensemble des acteurs du secteur de l’eau aux Voiles Rouges ce mercredi 7 juin au Forum des Solutions Eau« Nous pouvons être innovants à très court terme », insiste le préfet qui veut faire du département un laboratoire de la gestion intelligente de l’eau. En aval, les entreprises sont sur les starting-blocks.

1. Réutiliser les eaux grises dès cet été pour le secteur touristique

D’abord, pouvoir réutiliser dès cet été les eaux grises du secteur touristique (eaux de douche) pour l’arrosage ou recycler l’eau de filtration des piscines. Devant un parterre d’entrepreneurs et représentants locaux, Geneviève Marais prend le micro. Elle a fondé l’entreprise Aqua Tech basée à Montpellier. Sa solution : des systèmes clés en main de traitement des eaux grises par ultrafiltration, traitement à l’ozone et aux rayons UV. Cette eau peut ensuite être utilisée pour l’arrosage des jardins ou remplacer celle des chasses d’eau. Un autre système permet de recycler l’eau de filtration des piscines. L’entreprise serait en capacité d’équiper cinq campings cet été à condition de lui fournir un cahier des charges précis.

 

2. Industries et collectivités pourront aussi réutiliser leurs eaux usées

Ovive, PME française bien implantée en Occitanie propose de traiter les eaux sales issues de la production industrielle grâce à un « bioréacteur à membrane ». Ce système repose d’abord sur la dépollution des boues par des bactéries aérobies qui vont dégrader le carbone, l’azote et le phosphore. Ensuite, un procédé de pression mécanique, dit d’ »osmose inverse », pousse l’eau à travers une membrane extrêmement fine et sépare les molécules d’H2O du reste des boues. Ce système est aménagé dans des containers maritimes et peut donc être rapidement installé en sortie d’évacuation d’eaux usées. Industriels et collectivités locales pourraient s’en équiper.

 

3. Garantir la salubrité de l’eau

La réutilisation des eaux sorties des stations d’épuration nécessite un traitement et des analyses pour garantir leur innocuité. Microbia, né au sein du laboratoire océanographique de Banyuls, a donc mis au point un test de détection des bactéries présentes dans l’eau, capable de livrer ses résultats en moins de trois heures ! Ce même laboratoire développe également des biocapteurs capables de prévenir le risque de prolifération microbienne avant qu’il n’ait lieu, en analysant la signature génétique des pathogènes recherchés. Ce dispositif permettrait de connaître la qualité de l’eau presque en temps réel et de garantir sa conformité, notamment pour les usages agricoles.

 

4. Des dispositifs pour les particuliers ?

Stéphane Loda, maire de Canet-en-Roussillon, ville hôte du forum, s’interroge : comment créer des circuits fermés de réutilisation des eaux grises à l’intérieur même des foyers ? Après tout, pourquoi ne pas utiliser l’eau de sa douche pour remplir la chasse d’eau plutôt que d’engloutir de l’eau potable ? Si cette technologie n’a pas été proposée, certains préconisent l’usage de pommeaux de douche à économie d’eau. Connectés à une application mobile, ils alertent l’utilisateur par signal lumineux tous les dix litres d’eau consommés.

5. Le numérique au service de la sobriété

L’entreprise grenobloise Hydrao a développé un compteur communicant capable de renseigner les consommations d’eau en temps réel. « L’idée c’est de faire un monitoring de l’eau comme le Linky », résume Franck Eyraud, le directeur commercial. L’intelligence artificielle permet ensuite de suivre les consommations et d’alerter l’usager en cas de consommation inhabituelle. Les géants de l’eau, comme la SAUR ou Veolia, développent ces technologies depuis plusieurs années.

 

Pour l’irrigation agricole, l’entreprise héraultaise Aquadoc a déjà équipé 10 000 ha de terres agricoles dans le Narbonnais en systèmes intelligents : des compteurs d’eau reliés en 4G à une application mobile permettent de connaître, grâce à un algorithme d’intelligence artificielle, l’ensemble des données techniques du réseau d’eau, l’hydrométrie et toutes les règles à valeur d’application sur un territoire donné. Le système délivre alors la quantité d’eau que chaque agriculteur connecté au réseau peut utiliser en fonction de ses besoins.

6. Entendre la recherche fondamentale

La région est un vivier de laboratoires et de jeunes chercheurs de talent. Nadia Moubayed, Docteur en chimie à l’université de Perpignan propose de développer des filtres pour purifier l’eau des métaux lourds. De son côté, une équipe de jeunes étudiants de l’IUT de Perpignan promet de « faire tomber la pluie » en développant un système permettant de récupérer l’humidité dans l’air ambiant.

La mise en œuvre de nouveaux réseaux permettant la réutilisation efficiente de l’eau pose la question de l’aménagement du territoire. Elle exige des investissements colossaux et des modifications structurelles. Wolfgang Ludwig, enseignant chercheur en hydrologie à l’université de Perpignan alerte depuis 15 ans sur la tendance baissière de la disponibilité de l’eau et avertit cette fois : « toute solution technique peut-être rattrapée par la baisse des ressources. »

Canet-en-Roussillon : moins d’eau à tous les étages

La population de Canet-en-Roussillon est multipliée par cinq tous les étés. Stéphane Loda, maire de cette station balnéaire, est pourtant confiant : « On est prêt à faire face« , assure-t-il. Il se targue d’être « un des meilleurs élèves du département » sur la minimisation des fuites sur le réseau, dont le rendement est supérieur à 80% sur sa commune. De plus, la vigilance des Canétois a déjà permis de diminuer de 16% la consommation d’eau potable, affirme-t-il encore.

Mais l’élu, qui déclare lui-même placer une bassine sous sa douche pour récupérer l’eau en attendant qu’elle soit chaude, veut faire de sa commune un pilote pour la récupération de l’eau. « On attend le feu vert du préfet, et sous trois jours, on sera en mesure de placer une borne en sortie de station d’épuration pour utiliser l’eau re-traitée. »

Au lieu de partir en mer, cette eau servira à l’arrosage public (jardins, stade,…). L’eau récupérée de la filtration des piscines municipales servira, elle, à remplir les autolaveuses et les balayeuses qui nettoient les voiries.

Dans le port, des dessanilisateurs devront être installés afin de fournir de l’eau pour le nettoyage des bateaux. Un appel à projet régional a été lancé pour cet équipement.

En octobre, il souhaite établir tout un réseau de réutilisation d’eau afin de péréniser ces équipements pour les années à venir.

 

source:  https://www.lindependant.fr/2023/06/07/secheresse-dans-les-pyrenees-orientales-les-start-ups-occitanes-se-mobilisent-pour-lavenir-de-la-gestion-de-leau-11247020.php

 

 

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