28 octobre 2022 Commentaires fermés

Pyrénées-Orientales: Première en France,les eaux usées pour remplir la nappe phréatique, une innovation née près de Perpignan.

image (35)

(Le maire de Claira, Marc Petit, a pensé cette idée, première en France).

C’est une première en France : réutiliser l’eau usée traitée d’une station d’épuration pour réalimenter une nappe phréatique. Et c’est à Claira que cela se passe. Explications.

Les Pyrénées-Orientales manquent d’eau mais pas d’idées. À Claira en tout cas, le premier magistrat de cette commune de 5 000 âmes, Marc Petit, a pensé à une innovation qui pourrait faire sa petite révolution. Et si, l’eau traitée de sa station d’épuration était réinjectée dans les nappes phréatiques, au lieu d’être directement envoyée dans l’Agly et donc dans la mer ? Impossible ?

Un constat et une idée : de l’eau traitée inutilisée, un territoire où l’eau se raréfie

« Nous avons récupéré en 2020 la compétence eau et assainissement, qui appartenait jusque-là à la communauté de communes, explique le maire. Au moment du lancement de la délégation de service public (DSP), j’ai demandé aux deux concurrents (Véolia et Saur) ce qu’il était possible de faire avec la réutilisation des eaux usées traitées (Reut). Car chaque année, c’est 54 m3 par heure d’eau traitée de catégorie A (niveaux de qualité sanitaire allant de A à D, NDLR) qui est rejetée dans l’Agly« . L’édile émet ainsi l’idée de récupérer cette eau pour la réinjecter dans les nappes phréatiques. Mais aussi pour s’en servir pour l’arrosage, le nettoyage des rues ou encore pour l’hydrocurage, permettant de nettoyer l’eau sale stagnant par exemple dans des canalisations et de la renvoyer dans le réseau d’assainissement. « L’hydrocurage utilise aujourd’hui de l’eau potable pour nettoyer l’eau usée. De l’eau potable à cet usage, sachant que certains en manque, c’est quand même hallucinant« , estime Marc Petit.

Il faut rappeler aussi que les Pyrénées-Orientales souffrent d’une raréfaction de l’eau atteignant son paroxysme durant les périodes estivales. En juillet dernier, l’ex-préfet des P.-O. Etienne Stoskopf avait convoqué en urgence un « comité ressource » en raison de la sécheresse et de la baisse du niveau des nappes superficielles. Des restrictions d’eau avaient alors été imposées.

Une solution : un forage dans la nappe Quaternaire avec une dérivation

La Saur a réussi à coucher sur papier l’idée de Marc Petit. Dès le mois de novembre prochain, l’installation de cette nouvelle technique va commencer.

Très simplement : au départ de la station, l’eau traitée pourra prendre deux chemins. Le premier, se dirigera vers un forage qui va être creusé, à partir du mois prochain, jusqu’à la nappe phréatique appelée Quaternaire, profonde de 3 à 10 mètres. En dessous de cette nappe, s’en trouve une autre, la Pliocène, à 80 mètres. C’est ici que se trouvent les réserves en eau potable. Elle ne sera pas touchée. Au niveau de ce forage, deux éléments d’étanchéité seront installés afin d’être certain que l’eau traitée se dirige uniquement dans la nappe Quaternaire.

Le second chemin que pourrait prendre l’eau est celui qu’elle connaît actuellement : direction l’Agly puis la mer. Un « by-pass », sorte de dérivation, pourra toujours permettre d’envoyer l’eau dans l’Agly en cas de problème technique. Si l’eau était de moindre qualité par exemple. « L’idée c’est qu’au moindre souci, nous puissions à tout moment empêcher l’eau d’aller dans la nappe, c’est une sécurité« , précise Marc Petit.

Une expérimentation suivie de près

Cette installation, première du genre en France, va être suivie de nombreuses mesures. Les résultats vont être analysés notamment par des étudiants en Master 2 de l’Université de Perpignan. Cette phase d’expérimentation doit durer toute l’année 2023. L’investissement dans cette technologie s’élève à 125 000 €, 80% de cette somme est subventionnée. 40% le sont par la Région, 20% par le Département et 20% par la Saur. Les 20% restants seront financés par la Ville qui est en pourparlers avec un mécène privé international. « Nous rejetons 200 000 m3 d’eaux usées traitées par an, notre objectif c’est de tout réinjecter. À l’échelle de la nappe phréatique, ce n’est pas grand-chose. Mais imaginiez l’impact si Perpignan, Pia, Saint-Laurent-de-la-Salanque… si tout le monde s’y met, plaide Marc Petit. Nous devons tout faire pour préserver l’eau pour nos générations futures« .

source: https://www.lindependant.fr/2022/10/26/premiere-en-france-les-eaux-usees-pour-remplir-la-nappe-phreatique-une-innovation-nee-pres-de-perpignan-10763883.php

Suivre Occitanie Tech sur Twitter: https://twitter.com/OccitanieT?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor

 

 

Les commentaires sont fermés.

Psycognition |
ELIANE TRUCHET |
Botanica et la germination ... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Botanica et la germination ...
| Etudepsyaudric
| Insolite93