7 août 2022 Commentaires fermés

AgriTech: Innovation,Les algues bretonnes apportent des solutions aux éleveurs.

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(Pour stimuler la croissance des poussins, pour renforcer leurs défenses immunitaires, les algues sont un atout. | ISTOCK)

Réduire l’usage des antibiotiques, améliorer la croissance des animaux en leur permettant de mieux digérer… Voilà ce que l’introduction d’extraits d’algues dans l’alimentation des porcs, bovins, volailles ou poissons peut amener d’ores et déjà. Et les recherches sur les propriétés des algues s’accélèrent pour aller plus loin sur la question du bien-être animal et pour favoriser la transition agroécologique.

 

Vertes, brunes ou rouges, les algues des côtes françaises, notamment bretonnes, ont tout pour être des alliées des agriculteurs et des éleveurs. « Collectées sur les plages en accord avec les collectivités locales, les algues fraîches sont lavées et transformées en produits semi-finis sous 48 heures », explique Sylvain David, responsable Europe du Nord, en marketing, innovation et développement commercial pour l’activité animale chez Olmix. Depuis 1995, la société bretonne créée à Bréhan, n’a eu de cesse d’améliorer les procédés pour sélectionner et extraire, au gré des saisons, les principes actifs des Ulva spAscophyllum nodosum et autres Solieria chordalis.

 

Stimuler les défenses naturelles à des moments clés

« Un procédé complet de bioraffinage naturel permet notamment d’isoler les polysaccharides ou sucres des macro-algues, les MSP, qui permettent de renforcer l’immunité des animaux. Et s’ils ne sont pas malades, il devient possible de se passer d’antibiotique », poursuit Sylvain David. Ces molécules peuvent être distribuées aux animaux soit par l’eau de boisson, soit en étant incorporées à l’alimentation. « Pour permettre aux animaux, quelle que soit la filière, de contribuer à une meilleure efficacité des vaccins ou de faire face à un pic de chaleur…, l’idéal est un traitement de quelques jours à incorporer dans l’eau », détaille le responsable. Pour le démarrage des jeunes animauxsou les périodes d’allaitement, de reproduction… Olmix a développé des offres comme l’Algimun®, qui s’intègre à l’alimentation des animaux. Selon les espèces, les dosages à intégrer sont de 0,5 à 1,5 kg par tonne pour les élevages terrestres et peuvent atteindre 4 kg par tonne en aquaculture. « L’intégration des algues à l’alimentation des animaux ne se retrouve, bien entendu, en aucun cas dans le goût de la viande »

 

 

L’essor des filières sans antibiotique

En 10 ans, à regarder l’indice Alea, de l’Insee, l’exposition des animaux aux antibiotiques s’est drastiquement réduite filière par filière. Certains acteurs de l’agroalimentaire ont même choisi d’en faire un argument marketing, notamment dans les rayons charcuterie. Aujourd’hui, même les acteurs de la grande distribution proposent des produits garantis sans antibiotique, au même titre que du bio ou du label rouge. Aubret, filiale du groupe coopératif Eureden, a ainsi signé en 2021, un partenariat avec l’enseigne Carrefour et sa filière Qualité pour lancer deux références de lardons sans antibiotique post-sevrage mettant en avant les éleveurs de porc du groupe. « Les filières les plus avancées sont certainement dans le porc et la volaille. Depuis 2020, nous sommes mêmes engagés dans un programme filière avec Cocorette et l’association Merci les algues. Les œufs qui porteront ce label ont été pondus par des poules nourries avec des aliments contenant des solutions à base d’algues. La promesse du label est que les poules n’auront jamais reçu d’antibiotique. Ce, depuis le début de ponte», évoque Sylvain David qui rappelle toutefois l’importance des bonnes pratiques d’élevage pour réduire l’usage des antibiotiques. L’association Merci les Algues veut faire savoir aux consommateurs « qu’il est possible de réduire l’usage d’additifs de synthèse, de pesticides et d’antibiotique grâce aux solutions algo-sourcées d’origine naturelle » et permettre aussi aux éleveurs de mieux valoriser leurs produits auprès des consommateurs enclins à payer un peu plus cher pour des produits locaux et naturels.

 

 

Optimiser l’alimentation

En cette période de forte inflation, certains éleveurs peuvent se montrer prudents face à un argument marketing. Mais ce n’est pas le seul atout des algues. « Un axe fort des développements d’Olmix est celui de la performance des élevages. Les algues, ou plutôt certaines molécules d’algues, permettent, associées aux argiles et à certains oligoéléments, d’optimiser l’alimentation », poursuit Sylvain David. Concrètement, pour une même quantité de nourriture, les animaux grossiront ou grandiront mieux. « Le retour sur investissement promis est d’au moins trois euros pour un euro investi ». Non négligeable, lorsque les cours des céréales et des oléoprotéagineux grimpent, alors que la guerre en Ukraine se poursuit.

 

 

Réduire les émissions de gaz dans les élevages

Les algues ont une action sur les systèmes digestifs. Dès lors, nombre de scientifiques cherchent à prouver que l’apport d’algues dans l’alimentation des élevages bovins permettrait de réduire fortement les émissions de méthane entérique, liées à la rumination des vaches. En France, l’INRAE fait partie des partenaires du projet Meth’Algues, qui évalue l’impact de certaines molécules sur les émissions de méthane entérique des bovins. « Le sujet est forcément d’intérêt tant la demande sociétale est réelle pour réduire ces émissions », souligne Sylvain David. La recherche est donc en marche, sur ce sujet comme sur celui de la lutte contre les parasites. Avec le développement des élevages de volailles en plein air, les risques d’exposition aux parasites sont plus grands. Mais l’usage des coccidiostatiques, agents antiparasitaires interdits dans les élevages bio, est de plus en plus contesté. Pour fournir une alternative naturelle, Olmix et l’INRAE ont lancé, fin 2021, le Labcom Algahelath, pour tester les molécules qui pourraient permettre aux éleveurs de volailles de s’en passer.

 

Enfin, la recherche sur les algues elles-mêmes se poursuit. Il en existe tant d’espèces et de variétés. En mer, comme en eau douce. Dans les Landes, Aqualande s’intéresse de plus en plus à la callitriche qu’il a décidé de cultiver dans ses élevages de truites, à titre expérimental. La présence de l’algue d’eau douce permet de filtrer l’eau des déjections de poissons et de purifier l’eau. Mais en grandissant la callitriche pourrait être valorisée dans l’alimentation animale et permettre de réduire la part de farine et d’huile de poisson.

La recherche et l’innovation est dense dans l’univers des élevages. La révélation des Lauréats 2022 de l’Innov’Space, ce mois de juillet en témoigne. Tout comme Benoit Rouillé, responsable de projet en alimentation et nutrition des vaches laitières de l’Institut de l’Élevage et animateur du groupe technique Lait de FarmXP, invité du mois de l’émission La Voix de l’élevage à écouter ici

source: https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/innovation-les-algues-bretonnes-apportent-des-solutions-aux-eleveurs-7855887

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