Tarn : le nouveau biocarburant plus vert d’ARM Engineering
Le cabinet de recherche et développement ARM Engineering, basé dans le Tarn, vient de mettre au point un nouveau biocarburant, deuxième génération, permettant de rendre verts les véhicules à essence, que le moteur soit thermique ou hybride.
G-H3. Derrière ce terme barbare se cache une innovation mondiale dans le domaine de la mobilité verte. Il s’agit du nom d’un nouveau biocarburant, mis au point par la société tarnaiseARM Engineering, et qui pourrait révolutionner le secteur de l’automobile. Plus précisément, c’est le procédé de fabrication permettant d’obtenir ce biocarburant qui en fait une première mondiale. Il pourra ainsi rendre vert n’importe quel véhicule à essence, qu’il soit thermique, hybride, et même électrique.
Transformer le méthane en liquide
Pour obtenir ce nouveau biocarburant, deuxième génération, ARM Engineering s’est inspirée d’un composant indispensable à l’industrie du plastique, le méthanol. La société transforme ainsi du méthane en liquide. Cette solution n’avait jusqu’à présent jamais été utilisée en France, et encore moins dans la production de carburant pour véhicules.
Cette innovation permet de générer une énergie à destination des véhicules thermiques et hybrides à essence. Mais elle peut également alimenter les voitures électriques. En effet, grâce à une nouvelle pile à combustible adaptée, et développée par ARM Engineering, le G-H3 peut être utilisé pour les moteurs électriques.
Un biocarburant encore plus propre
Dans le dispositif élaboré par la société tarnaise, le méthane est produit à partir de biomasse non alimentaire. « Ce qui en fait un biocarburant issu d’une filière propre et durable », précise ARM Engineering. Ce qui n’est pas le cas des biocarburants de première génération dont la production génère déforestation, disparition de cultures vivrières…
Outre sa production plus verte, le biocarburant deuxième génération affiche également un bilan carbone moins important. Pour comparaison, « le G-H3 rejette 18 grammes de Co² par mégajoule de la source à la roue quand les carburants fossiles en rejettent 86 grammes, et les biocarburants de première génération comme le bioéthanol 34 grammes », affirme l’entreprise.
« Ce bilan carbone pourrait être réduit plus encore en localisant le procédé de conversion du méthane en liquide dans les zones agricoles françaises. Aujourd’hui, grâce à notre solution, nous pourrions envisager de sauver, ou du moins de ralentir, la destruction du parc automobile vieillissant et de continuer à utiliser les moteurs thermiques en les rendant moins polluants qu’un véhicule électrique d’aujourd’hui », précise Marc Lambec, fondateur d’ARM Engineering.
Un second souffle à l’industrie automobile
Grâce au G-H3, ARM Engineering répond ainsi à des problématiques bien réelles du secteur automobile. D’abord, celle de l’alternative aux biocarburants de première génération qui, longtemps évoqués comme une solution de remplacement au pétrole, révèlent aujourd’hui leurs effets pervers. Pour cela, ils seront progressivement éliminés d’ici 2030.
L’innovation de la société tarnaise permettrait également de recycler le parc de véhicules thermiques. Estimée à 2040, la fin des moteurs thermiques pourrait coûter 500 milliards d’euros à l’État selon un rapport de l’Opecst, publié en 2019. Tout en réduisant le coût des voitures électriques et en leur conférant plus d’autonomie en énergie, grâce à la nouvelle pile à combustible adaptée.
Pour l’heure, le biocarburant G-H3 est encore en phase de test. Son déploiement est prévu pour 2022.
source: www.lejournaltoulousain.fr
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