15 janvier 2022 Commentaires fermés

Sud-Aveyron : les GPS de l’entreprise millavoise McLloyd suivent les pros du sport… à la trace

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Pierre-Arnaud Coquelin a installé son atelier de fabrication à Millau. L’entreprise, leader du marché en France et dans le Top 5 mondial, conçoit entre 5 000 et 10 000 boîtiers par an.

McLloyd est une entreprise de haute technologie dans le sport professionnel. Dans son usine de fabrication implantée dans le parc d’activités de Millau depuis 2019, elle développe des traceurs GPS pour les joueurs de football professionnels (Ligues 1 et 2), rugby (Top 14, Pro D2), les équipes olympiques, etc. en match et à l’entraînement, pour augmenter leurs performances. Rencontre avec son fondateur.

 Pierre-Arnaud Coquelin, comment vous êtes-vous lancé dans l’univers du sport tracking ?

J’ai 40 ans. J’ai une formation de mathématicien, je suis diplômée de l’école normale supérieure et j’ai fait une thèse à l’école polytechnique. J’ai d’abord créé, lorsque j’habitais à Lille, une première entreprise de logiciel de prévision de vente pour la grande distribution qui s’appelle Vékia. Elle existe encore et compte une centaine de salariés.

Je l’ai vendue en 2012 à un fonds d’investissement et je suis venue m’installer dans le Sud-Aveyron, aux alentours de Millau, à Boyne. Un territoire que je connais bien puisque j’ai été moniteur de kayak dans les gorges pendant plusieurs saisons. C’est là que j’ai lancé McLloyd, mais aussi Tita, un groupe plus grand auquel mon entreprise appartient et que je préside.

Il compte environ 250 salariés et a trois activités : une filière technologie avec McLloyd et des sociétés sœurs ; une filière restauration rapide avec une soixantaine de restaurants dans trois chaînes différentes ; et filière immobilière.

Paris, Montpellier, Millau et… Miami

Comment est née McLloyd ?

Le concept est né d’une rencontre lorsque j’ai vendu mon appartement de Lille sur Le Bon Coin. L’une des personnes qui l’a visité est Alexandre Marles. A l’époque, il était le préparateur physique de l’équipe de France de football lorsque Laurent Blanc en était l’entraîneur. On a entamé la discussion autour du sport et des nouvelles technologies.

Il m’a parlé de GPS qui étaient en train de naître dans le monde sportif en Australie. Il m’a mis en contact avec des entraîneurs, Claude Onesta (handball), Laurent Blanc (football), etc. J’ai échangé avec de nombreux coachs et je me suis rendu compte qu’il y avait un besoin non couvert en France. McLloyd est née en 2013.

Votre site de production se trouve à Millau…

Si le siège de McLloyd est basé à Paris, l’atelier de production est basé à Millau depuis 2019. Celui de R & D est à Montpellier. Le bureau sport, lui, est à Miami aux Etats-Unis.

Quatre personnes travaillent sur le site de Millau, deux opérateurs, un chef d’atelier et la responsable de site. Tout est conçu à Montpellier et réalisé par des sous-traitants français. Puis, tout est assemblé, testé et expédié de Millau. Cela représente entre 5 000 et 10 000 boîtiers par an.

Une offre grand public sur le marché

Le 9 décembre, McLloyd a commercialisé, en partenariat avec MyCoach, basée à Nice, son premier capteur grand public, en vente chez Décathlon, sur internet et Amazon.

« Nous avons conçu le capteur et les algorithmes de traitement, et MyCoach est la marque qui le sort et réalise le marketing. Le GPS s’appelle MyCoach by McLloyd. »

Début décembre, au moment de la mise en vente du produit, 2 000 capteurs avaient été fabriqués. « C’est un premier pas vers le B. to C. », concède Pierre-Arnaud Coquelin.

En bientôt neuf ans, vous vous êtes fait une place de choix sur un marché concurrentiel ?

Le principe est assez basique en réalité. Il y a quinze ans, on mettait des GPS TomTom dans nos voitures que l’on fixait à nos pare-brise. À la même période, il y a une entreprise australienne, Catapult, leader aujourd’hui sur le marché, qui a eu l’idée de mettre un GPS sur le dos des joueurs pour en tirer des informations intéressantes pour le jeu, la préparation physique. Le procédé a d’abord été testé dans le football australien puis, cela s’est ensuite développé dans le rugby à VII, à XIII, et à XV.

C’est arrivé en Europe à travers le rugby puis cela s’est diffusé au foot, etc. En 2012-2013, le concept était un peu embryonnaire. McLloyd a décidé de s’engouffrer dans ce marché pour apporter un gain de précision.

McLloyd est essentiellement présent en France, au Benelux et au Maghreb du Nord, ainsi qu’aux États-Unis et au Canada. On a environ 150 clients. L’Australien Catapult et l’Irlandais STATSports sont les leaders du marché mondial. McLloyd est quatrième.

Au total, 240 indicateurs sont potentiellement analysables

Comment le système fonctionne-t-il ?

Concrètement, le GPS est placé sur le dos d’un joueur. Cela le localise et mesure la vitesse à laquelle il court, les distances, les accélérations et les décélérations. Mais aussi les changements de direction, les chocs, les postures, à quelle hauteur il saute, les dépenses énergétiques, la fréquence cardiaque, la consommation d’oxygène, etc.

Au total, il y a 240 indicateurs potentiellement analysables. Ces chiffres peuvent être envoyés en direct ou après, cela dépend de chaque club. Par exemple, ces GPS sont utilisés à tous les entraînements par les clubs de rugby de Top 14, Pro D2 et Fédérale 1. Et par la plupart des clubs de football élite aussi.

Quel est l’objectif ?

Le recueil de tous ces chiffres sur la dimension physique des joueurs à l’entraînement et pendant un match, sert essentiellement à : être en forme le jour J et manager la charge d’entraînement ; gérer l’état de forme du joueur ; l’anticipation et la rééducation à la suite de blessures.

En club pro ou semi-pro, entre un tiers et un quart des joueurs sont blessés. Le GPS permet donc de donner des indicateurs pour savoir si le joueur blessé a retrouvé son niveau athlétique normal et si on peut le réintégrer dans le groupe.

Et demain ?

C’est continuer à être de plus en plus performant et à sortir des nouveaux boîtiers tous les dix-huit mois. Notre gros axe de croissance pour nous est aux Etats-Unis où notre marque marche très bien.

Rugby, foot, PMU… sont entrés dans l’ère de la data

Le sport amateur aussi commence à recourir à ces technologies. C’est le cas du SOM rugby, à Millau, qui a signé un partenariat avec la société.

L’analyse des données personnelles, le traçage GPS sont désormais monnaie courante dans les clubs de sport professionnels qui analysent et dissèquent chaque geste et comportement de leurs joueurs à la recherche du moyen de progresser et s’améliorer toujours et encore.

C’est à Paris que McLloyd a fait ses premiers pas au sein du Tremplin, le premier incubateur au monde de start-up dédié au sport. Très rapidement, cela a permis d’aboutir à un partenariat avec le Racing 92 rugby qui voulait bénéficier d’un outil permettant d’évaluer les impacts de haute intensité, la charge de travail des joueurs, la distance d’accélération et de vitesse…  »Cela nous a ensuite permis de convaincre de nombreux clubs de travailler avec nous ».

source: www.midilibre.fr

 

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