Villes Tech: Med’Innovant, détecteur d’innovations durables pour penser la ville du futur
(Néolithe a développé une « unité de fossilisation » permettant de transformer les déchets non recyclables, non inertes et non dangereux en anthropocite, un granulat minéral bas carbone)
Ce concours lancé en 2010 traque les solutions urbaines développées par les start-up pour construire l’avenir des villes du Sud. Les lauréats bénéficient d’un périmètre de plus de 500 hectares pour les tester à Marseille.
Cinq défis en lien avec les enjeux de mutation urbaine en Méditerranée, cinq start-up prêtes à contribuer à l’élaboration d’un nouveau modèle de ville durable. Pour sa 11e édition, le concours Med’Innovant a, une fois de plus, fait le plein pour imaginer ce que sera Marseille dans vingt ans et expérimenter des services et des technologies sur les 470 hectares du chantier de rénovation urbaine Euroméditerranée .
Depuis sa création, l’initiative a reçu près de 500 dossiers de participation, dont 40 ont gagné le droit de confronter leur solution au terrain. « L’opération de rénovation urbaine est un sérieux bénéfice pour l’édification d’un modèle d’écocité méditerranéenne. Il permet de sourcer des talents prometteurs qui seront en capacité de répondre demain aux problématiques des villes du Sud », explique Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euroméditerranée.
Energie renouvelable, mobilité
Pas de start-up marseillaises pour cette nouvelle saison. Elles s’appellent « Immoblade », « Vooter », « Néolithe », « Nielsen Concept Mobility », « Kocliko », et viennent des quatre coins de France. La première répond à un défi de taille : concevoir des bâtiments confortables et bas carbone à un prix accessible pour ses acheteurs. « Notre start-up développe des fines lames brise-soleil en aluminium intégrées dans les doubles vitrages pour bloquer le soleil en été et laisser passer la lumière en hiver », décrit Patrick Callec, directeur général et cofondateur d’Immoblade.
Leur angle d’inclinaison est calculé avec une extrême précision à l’aide d’un algorithme qui prend en compte l’exposition de chaque fenêtre dans la course du soleil. Encore au stade de la petite série, le carnet de commandes de l’entrepreneur se remplit et pourrait connaître une sérieuse accélération grâce à l’accompagnement des parrains de ce défi : le promoteur immobilier Redman, Saint-Gobain et Eiffage.
L’opération de rénovation urbaine est un sérieux bénéfice pour l’édification d’un modèle d’écocité méditerranéenne.
Laure-Agnès CaradecPrésidente d’Euroméditerranée
Une autre start-up, Nielsen Concept, devrait profiter des bénéfices du terrain d’expérimentation marseillais. Depuis Nantes où elle est installée, elle recycle des conteneurs maritimes qu’elle transforme en garage à vélo sécurisé bardé de services : réservation d’emplacement via une application mobile, recharge de batteries, atelier de réparation… Le concept plaît : une dizaine de ses Mobilypod ont déjà été livrés, par exemple à Paris, Gare Saint-Lazare.
Economie circulaire
L’économie circulaire est également au coeur du troisième défi remporté par l’entreprise Néolithe . La start-up a développé une « unité de fossilisation » permettant de transformer les déchets non recyclables, non inertes et non dangereux en anthropocite, un granulat minéral bas carbone utilisable dans le secteur de la construction, notamment comme sous-couches routières et béton d’ingénierie.
A Chalonnes-sur-Loire où elle est implantée, l’entreprise annonce une capacité de traitement de 20 tonnes de déchets par jour. Déjà lauréate du prix coup de coeur Méd’Innovant en 2018 qui lui avait permis de gagner en visibilité, elle espère cette fois implanter un centre de traitement à Marseille, « pour tester [son] innovation à grande échelle », ambitionne son président, Nicolas Cruaud.
Les deux derniers défis intéressent l’implication des habitants dans la construction et la gestion de la ville. Kocliko propose d’individualiser les frais de chauffage et la régulation des chaufferies collectives grâce à une plateforme logicielle qui analyse les informations fournies par des capteurs et d’une maquette numérique de simulation thermique du bâtiment. Vooter propose enfin de dynamiser les interactions entre citoyens, collectivités, entreprises et organismes publics pour coconstruire les futurs aménagements urbains. La démocratie digitalisée.
source: www.lesechos.fr
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