Comment la France peut se relancer dans la course à l’innovation
(Le laboratoire commun de Thales et du CNRS qui travaille sur une nouvelle génération de capteurs quantiques est un exemple de la généralisation de l’innovation ouverte)
Abandon par Sanofi de son vaccin à ARN messager contre le Covid-19, retard dans le nucléaire, baisse de dépôts de brevets, manque de financements dans la recherche publique… Nombreux sont les signaux qui témoignent d’une perte de vitesse de la France dans le domaine de l’innovation. Pour ne pas se laisser distancer et revenir dans la course, le gouvernement a engagé plusieurs plans d’investissements. L’enjeu est de se positionner sur les technologies d’avenir, mais aussi de soutenir les deeptechs.
Plus de dix-huit mois après le début de la pandémie de Covid-19, le pays de Pasteur n’a toujours pas produit son vaccin. Ce (non) événement a été pour certains un choc révélateur, pour d’autres la confirmation d’une crainte, celle du retard français dans la course à l’innovation technologique. Car si Sanofi devrait bien sortir son vaccin classique dans les prochains mois, il a définitivement abandonné celui fondé sur la technologie ARNm. « Parfois, en R & D, on se loupe, relativise Marc Giget, le président du Club de Paris des directeurs de l’innovation. Sanofi a fait l’erreur de sous-estimer l’ARN messager, mais cela arrive de rater une génération technologique et de revenir. »
Sauf que des ratés, il y en a d’autres. Airbus avait claqué la porte aux futurs créateurs de SpaceX, et donc à l’innovation de rupture que sont les lanceurs spatiaux réutilisables, tandis que le nucléaire français est à la traîne dans les nouveaux réacteurs de type SMR, longtemps ignorés par EDF. À l’échelle mondiale, la France voit sa position se dégrader, tant parmi les premiers pays scientifiques influents que les déposants de brevets. Surtout, avec 2,2 % du PIB investis en R & D, elle reste loin de l’objectif de 3 % fixé en 2009 par le traité européen de Lisbonne… et derrière la Corée du Sud, l’Allemagne et la Chine. En valeur absolue aussi, sa dépense intérieure de R & D qui s’établit à 68,4 milliards de dollars est bien en dessous de celle de son voisin d’outre-Rhin, à 141,4 milliards de dollars, selon l’Unesco.
source: www.usinenouvelle.com
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