21 décembre 2021 Commentaires fermés

Europe: Innovation : comment faire de la France un leader en Europe?

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GRAND ANGLE - Francis Hintermann, coprésident du groupe de travail à l’origine du rapport de l’Institut Montaigne « Innovation française : nos incroyables talents », analyse les leviers pour faire de la France un leader européen de l’innovation. Cet article a été publié dans notre newsletter, Le Supplément politique, disponible pour nos abonnés.

En 2017, la France comptait 3 « licornes » – des jeunes entreprises valorisées à plus de 1 milliard d’euros. Quatre ans plus tard, elle en compte 20, la France est parvenue à se hisser au rang du deuxième écosystème de start-up d’Europe. Et l’année 2021 est en passe de se terminer avec un nouveau record de levées de fonds pour la French Tech. Cette rapide évolution a été possible grâce à la mise en œuvre d’une stratégie volontariste par les pouvoirs publics pour orienter les moyens nécessaires à la croissance de nos start-up : création de Bpifrance, lancement de la French Tech dans le but de structurer l’écosystème français grâce à une logique de labellisation, mobilisation exceptionnelle de fonds publics, réformes fiscales et réglementaires visant à davantage mobiliser l’épargne des français sont autant d’éléments constitutifs de la réussite française en matière d’innovation.

Dans le rapport « Innovation française : nos incroyables talents », paru il y a quelques semaines, l’Institut Montaigne fait le point sur le sujet. Il compare la France à des pays voisins et suggère des actions pour que la France devienne le pays le plus innovant en Europe.

Les recommandations de ce rapport se fondent sur deux convictions fortes :

  • D’une part, le financement des start-up en France est désormais bien mieux assuré qu’auparavant et cette dynamique s’amplifiera dans les années à venir. Mais il faut pour cela encourager l’épargne des Français à se diriger bien davantage vers les start-up françaises, l’enjeu étant financier mais aussi culturel.
  • D’autre part, le véritable défi de la décennie 2020 est celui du capital humain, moteur essentiel de la création et de la croissance des start-up dans un environnement mondial hautement concurrentiel. L’écosystème français des start-up doit gagner en diversité pour passer à l’échelle en termes de développement et de diffusion au sein de l’économie et de la société françaises.

Sur le plan financier, des mesures récentes, comme l’initiative Tibi, contribuent à améliorer la situation en matière de financement « late stage » (levées de fonds supérieures à 30 millions d’euros) et ainsi à résorber la dernière faille de marché conséquente en matière de financement des start-up. Dans les prochaines années, le défi majeur, financier autant que culturel, sera d’associer plus largement les français à l’ensemble des financements et aux fruits des résultats atteints. La création d’un livret Innovation (« Livret-I ») standardisé dans ses règles de fonctionnement, simple d’utilisation, distribué par tous les grands réseaux financiers et entièrement défiscalisé est une piste à explorer pour mobiliser l’épargne des classes moyennes, très peu investie en actions d’entreprises non cotées (moins de 9% du patrimoine des français est placé en actions non cotées). L’épargne accumulée depuis le premier confinement offre une opportunité unique pour élargir la participation des français aux levées de fonds en capital risque, grâce à un produit simple d’utilisation qui permette de partager de façon plus large les gains de l’innovation. D’après les calculs de l’Institut Montaigne, 10 milliards d’euros pourraient être ainsi mobilisés au cours des trois prochaines années.

Sur le plan du capital humain, la décennie en cours doit être celle d’un investissement sans précédent de la France. Plusieurs actions seront nécessaires, dont les suivantes :

  • Développer une vision prospective des métiers et compétences clés de demain, réactualisée chaque année, et adapter en conséquence les formations de l’enseignement supérieur ; le plan d’investissement d’avenir France 2030 contient à cet égard une volonté encourageante d’élaborer une stratégie à 10 ans en matière de formation sur les nouvelles filières dont les modalités concrètes seront à préciser.
  • Accroître la diversité des profils au sein des start-ups, en favorisant l’accroissement de la proportion de femmes, la diversité sociale et l’attraction des talents étrangers. Dans chacun de ces domaines, des exemples étrangers montrent qu’une plus grande diversité de profils est source d’accroissement de la valeur créée. Il s’agira également de multiplier le nombre d’entrepreneurs issus de l’Université, un vivier encore trop largement déconnecté de la dynamique entrepreneuriale.
  • Renforcer les liens entre recherche publique et start-ups, notamment en mettant en œuvre une politique ambitieuse de promotion et de facilitation de la création d’entreprises innovantes par les chercheurs des laboratoires publiques. Plus généralement, encourager la mise en place d’une culture de diffusion de la recherche dans la société et l’économie.

Cet investissement dans le capital humain nécessitera un effort financier exceptionnel visant à atteindre 5% du PIB consacré à l’enseignement supérieur et à la recherche d’ici 2030.

Les résultats récents montrent que la France a comblé une partie de son retard en matière d’innovation. Abandonner la dynamique actuelle ou vouloir la changer par principe serait contre productif car ses effets se déploient sur le long terme. Acquérir une position de leader va requérir des nouvelles mesures fortes en matière de financement, de formation et de liens entre la recherche et l’entrepreneuriat.

 source: www.lejdd.fr

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