Tourisme : dans l’Aude, le village de Gruissan mise sur les maisons flottantes

 

Les deux premiers Lodge boats d’un village de vacances inédit viennent de s’ouvrir à la location. En 2021, 34 logements seront disponibles près de la fameuse plage des chalets.

 

Comme dans un rêve, Hélène et Frédéric ont pris possession de leur maison flottante, amarrée à quai près de la capitainerie du Port de Gruissan (Aude). En précurseurs d’une tendance de fond, ils ont loué pour cinq nuits (140 euros la nuitée) cette cellule de 30 m² climatisée, avec terrasse sur le plan d’eau, et qui comprend une chambre, une salle d’eau complète et un vaste espace de vie avec cuisine équipée. « Frédéric est un passionné de pêche. Alors forcément, on pense à ça quand on cherche une destination de vacances. On aime bien les bateaux mais on ne navigue pas. Cette maison, c’est parfait pour nous. Nous avons le sentiment d’être à l’écart de la foule des vacanciers », explique Hélène, salariée d’une agence de voyages.

« On peut imaginer y loger des saisonniers »

Dans la maison bleue voisine, Désiré et Mylène, arrivés de Saint-Omer (Pas-de-Calais) partagent le même enthousiasme pour cette formule jusque-là inédite. « On a l’impression d’être sur un catamaran. C’est finalement assez stable et c’est parfait pour un séjour en couple. Le trafic portuaire devant la maison n’est pas phénoménal et on nous livre le petit-déjeuner dans un panier. Cette maison qui flotte a été arrangée avec goût », estime Désiré. L’année précédente, le couple avait testé des nuits en pinasse en Gironde.

« Nous serons les premiers, en 2021, à proposer un véritable village flottant avec 34 maisons de ce type près de la fameuse plage des chalets », annonce Didier Codorniou, maire de Gruissan et président du parlement Occitanie de la mer. « Cela a été possible, souligne-t-il, parce que tout le monde s’est engagé ici pour cette nouvelle voie de l’habitat flottant qui s’inscrit dans le Plan Littoral 21 : notre commune, les services de l’Etat et surtout les investisseurs qui ont pris les risques financiers. Ces locatifs flottants affichent des prix de nuitées dans le marché touristique actuel. Et on peut aussi imaginer que l’on pourra, à terme, y loger des saisonniers. »

« Irréprochable au plan environnemental »

« Nous ne sommes pas les seuls à travailler sur cette nouvelle filière mais nous avons, je crois, réussi à établir un business model équilibré, qui permet un développement de ce mode d’habitat qui existe déjà ailleurs dans le monde », indique Richard Perdu, responsable d’Alliance Plaisance, la structure cofondée par les dirigeants de Proméo (Gilbert Ganivenq et son fils Olivier) et de Batipart (Charles Ruggieri), passionnés par ces villages avant-gardistes. « Il nous fallait trouver une formule économiquement exploitable et irréprochable au plan environnemental, reprend Richard Perdu. Et vous avez là les deux prototypes de nos futurs Lodge boats que l’on peut déplacer mais qui ne naviguent pas. Ces Lodge boats n’ont pas vocation à occuper une partie d’un port de plaisance. Mais le littoral, ici à Gruissan et ailleurs, ne manque pas d’espaces que l’on peut transformer en îlot flottant. »

Richard Perdu, expert en accueil touristique et passionné de voile, promet encore des améliorations et des innovations comme des caches à poissons à aménager à l’intérieur même des corps-morts qui assurent la flottaison du Lodge boat. Ou des terrasses sur le toit. Car visiblement, c’est à Gruissan que la nouvelle histoire des maisons flottantes françaises s’écrit. Vacanciers précurseurs, Désiré et Mylène, Hélène et Frédéric en sont déjà persuadés.

Source : https://www.leparisien.fr/societe/tourisme-dans-l-aude-le-village-de-gruissan-mise-sur-les-maisons-flottantes-12-08-2020-8366724.php