Coronavirus. L’Héraultais Bio-Uv développe un scanner aux UV pour tuer le Covid-19
Le spécialiste mondial de la désinfection de l’eau teste un prototype d’appareil aux UV-C pour traiter les surfaces en milieu médical. Ce « scanner » sera prêt fin mai.
Leader européen des systèmes innovants de désinfection de l’eau par ultraviolets, le groupe héraultais BIO-UV (80 salariés à Lunel, 20 M€ de Chiffre d’affaires en 2019) s’est lancé dans la bataille contre le Covid-19. L’entreprise développe depuis quelque semaines une solution spécifique pour renforcer les moyens de lutte contre le virus : « Nous avons mobilisé notre R&D pour développer un système de désinfection des surfaces par UV-C à destination, en priorité, de tous les personnels soignants », annonce Benoit Gillmann.
Quelques secondes pour désinfecter
Le fondateur et dirigeant de BIO-UV explique que son entreprise a mis au point une sorte de « scanner » d’une cinquantaine de centimètres émettant des UV-C que l’on passe au-dessus d’une surface à désinfecter dans une chambre d’hôpital (lit, tables), un cabinet de médecin (table d’auscultation, claviers d’ordinateurs, fauteuils ou chaises en salle d’attente) ou dans un Ehpad : « Cet appareil, qui balaie une surface en quelques secondes, a été conçu pour être simple d’utilisation, léger et parfaitement mobile », précise Benoît Gillmann.
Aux alentours de 1300 €
Le dirigeant héraultais indique que son prix sera aussi très abordable, sans doute aux alentours de 1300 € : « Cet appareil sera prêt pour un lancement national fin mai », affirme-t-il, confirmant qu’un prototype « qui n’a pas d’équivalent sur le marché » en France ou en Europe est actuellement « en phase de test en laboratoire indépendant en respectant un protocole normatif ».
Testé dans deux laboratoires
« Nous vérifions les capacités, les performances et la fiabilité de notre prototype dans deux laboratoires labellisés CE », complète Benoit Gillmann : « Le premier labo testera la capacité des UV-C à désinfecter et éliminer tout type de micro-organismes ; le second labo testera directement les effets du scanner sur le Covid-19 ».
L’objectif : donner aux soignants la capacité de travailler dans de bonnes conditions en désinfectant efficacement les surfaces sensibles, et rassurer la population en sortie de confinement » – Benoît Gillmann
Le PDG est optimiste quand à la conclusion de ces tests : « Nous avons une forte expérience dans le traitement et la désinfection de l’eau par UV depuis 20 ans … Basculer sur la désinfection des surfaces est quelque chose qui ne nous pose pas de problèmes techniques. Simplement, la crise sanitaire nous a poussé à passer à l’action avec un objectif très clair : donner aux soignants la capacité de travailler dans de bonnes conditions en désinfectant efficacement les surfaces sensibles, et aussi pour rassurer la population en sortie de confinement. De plus, cet appareil évitera la surconsommation de produits chimiques, comme le chlore ou le formol ».
Se lancer sur le marché fin mai
Benoît Gillmann n’est pas inquiet pour l’obtention de l’indispensable norme CE qui prévaut à tout lancement d’appareils destinés aux secteurs médicalisés : « Notre scanner est constitué d’éléments, comme les lampes UV, déjà labellisées CE ; les laboratoires qui le testent sont aussi CE… Si tout se passe bien et que l’administration ne bloque pas, je suis réaliste sur le fait que cet appareil sera sur le marché fin mai ».
Le groupe Bio-UV : la R&D s’intéresse aussi à la désinfection de l’eau et des surfaces par l’ozone
Bio-Uv Group a enregistré en 2019 un chiffre d’affaires de 20 M€, en croissance de +61%, « en forte accélération par rapport à 2018 qui affichait déjà une forte croissance à 2 chiffres », commente Benoit Gillmann : « BIO-UV Group évolue sur des marchés en forte demande caractérisés par des enjeux fondamentaux en terme environnementaux, sanitaires et économiques parmi lesquelles la désinfection de l’eau, y compris les eaux de ballast, la réduction de l’usage des produits chimiques, la potabilisation, la réduction des risques de contamination humaine ».
Pour le PDG, les excellents résultats de groupe sont dus au développement de technologies innovantes et non-polluantes qui répondent aux urgences mondiales en termes d’environnement et de santé publique, « une nécessité dans un contexte général qui ne cesse de se dégrader : aujourd’hui, plus de 80% des eaux sont rejetés dans les milieux naturels sans aucun traitement et 3 personnes sur 10 n’ont pas accès à l’eau… Et 3,6 millions de personnes meurent chaque année pour cause de maladies hydriques dont la moitié sont des enfants ».
Benoît Gillmann précise que Bio-Uv Group développe en Ecosse, où il a racheté en septembre dernier l’entreprise Triogen (35 personnes, 8 M€ de CA en 2018), également spécialisée dans le traitement de l’eau par UV mais aussi par ozone : « Cette technologie, comme les UV-C, est transférable aux surfaces et aux espaces », annonce le dirigeant.
Source : https://actu.fr/occitanie/montpellier_34172/coronavirus-lheraultais-bio-uv-developpe-scanner-uv-tuer-covid-19_33067267.html
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